NOTRE
PHILOSOPHIE
Notre collectif a pour objectif,
pour objectif unique, de lutter pour résoudre les problèmes
d'énergie de toutes les personnes en état de précarité. Point.
Il n'est rien d'autre, en particulier il n'est pas, ne deviendra
en aucun cas :
Une machine de guerre au service
d'un camp ou d'un clan politique.
Une machine de guerre permettant
à quelque individu que ce soit, à quelque, groupe que ce soit
de se servir de notre action commune pour faire avancer une
cause ou une querelle particulière.
Une machine de guerre contre
la politique d'EDF au plan général. La société française n'est
pas la société américaine. Sa philosophie n'est pas de laisser
les pauvres se débrouiller tout seuls où crever. Il ne s'agit
pas de porter de jugement de valeur sur cette situation et sur
les motivations des partis politiques qui la mettent en œuvre,
il s'agit de constater un état de fait et de nous en servir
pour notre cause. La société française reconnaît :
le droit des pauvres à manger
en leur octroyant un revenu minimum : cela s'appelle, entres
autres, le RMI et plus généralement les minima sociaux.
Le droit des pauvres à un logement
: le RMI n'est pas suffisant pour payer un loyer. C'est une
évidence que l'Etat a reconnu en créant l'APL.
Le droit des pauvres à se soigner
: c'est l'objet de la CMU qui succède d'ailleurs aux aides départementales
parfois plus généreuses.
Le droit des pauvres à être
défendus en justice : c'est l'aide judiciaire.
Le droit des pauvres à avoir
un compte en banque. Toute personne non interdite bancaire peut
avoir un CCP la poste étant toujours un service public. · ….
D'autres droits ne sont pas
reconnus :
Le droit à l'éclairage électrique.
Le droit à un minimum de confort.
· Le droit à un minimum de chauffage.
Le droit à avoir une assurance
: beaucoup de pauvres ont été exclus par leur assurance après
un incident de paiement. Depuis ils ne retrouvent pas de compagnie
voulant les assurer ou alors à des tarifs hors de leur portée.
Ils roulent donc sans assurance et leur habitation n'est bien
souvent pas assurée : c'est un problème grave pour eux et pour
les autres. · …
La reconnaissance de ces droits
élémentaires a une longue histoire et fait l'objet d'un consensus
relatif entre la droite et la gauche. C'est Rocard qui a créé
le RMI mais la droite ne l'a pas supprimé lorsqu'elle a repris
le pouvoir… Seul le FN, et encore timidement, s'est exprimé
dans ce sens.
Notre action doit utiliser comme
principal moyen de demander aux pouvoirs publics d'être conséquents
avec eux-mêmes :
Quel sens à le droit au logement
si l'on doit loger dans un taudis froid, humide et insalubre.
Quel sens a le droit à la santé
si l'on droit attraper toutes sortes de maladies, la tuberculose
entre autres, dans ces taudis.
Quel sens a la protection de
l'enfance et le droit des enfants à une vie décente et à faire
des études si, rentrant le soir, ils doivent faire leurs devoirs
à la lueur d'une bougie emmitouflés dans des parkas.
Nul ne connaît plus que nous
la nécessité d'augmenter les minima sociaux. Nous nous sommes
battus pour et nous continuerons à le faire mais, précisément
à cause de ce combat que nous menons en permanence depuis quatre
ans nous en connaissons la difficulté, nous connaissons l'extrême
réticence du gouvernement à faire le moindre geste en ce sens.
Pour gagner sur l'énergie nous choisissons de mettre toutes
nos forces sur notre objectif unique et de ne pas en sortir.
La question de l'augmentation des minima sociaux, comme d'autres
questions tout aussi légitimes et importantes ne fait pas partie
des objectifs du Collectif Energie.
NOS BUTS
Notre action vise à obtenir
des mesures concrètes pour résoudre le problème.
1) Interdiction des coupures
d'électricité pendant la même période que celle ou il est interdit
d'expulser les gens de leur logement.
2) Vote instituant une allocation
énergie pour tous ceux qui sont en dessous du seuil officiel
de pauvreté européen (4200 F pour un célibataire). Allocation
versée par l'Etat directement à EDF et couvrant la fourniture
de courant au minimum d'énergie actuel (3KW) à toutes ces personnes,
à toutes ces familles.
3) L'électricité n'étant pas
un produit de luxe la TVA sur sa consommation doit être ramenée
à 5,5%.
4) Vote d'une loi pour casser
le marché lucratif du taudis. Cette loi doit en particulier
prévoir des normes d'isolation thermique et des normes de qualité
pour les appareils de chauffage très strictes. Vérification
doit être faite par un organisme agréé. Les propriétaires désireux
de louer à des personnes ou des familles bénéficiant des aides
publiques au logement doivent impérativement obtenir cet agrément.
Les véhicules sont soumis à un contrôle technique régulier il
faut que les appartements locatifs aient le leur
. 5) Attribution aux familles
au dessous du seuil de pauvreté de bons énergie, par exemple
de chèques énergie analogues aux chèques restaurant, leur permettant
un chauffage décent en hiver. (Idée émise par Jean Louis Fiole-Les
Alternatifs-lors de la réunion du 2 décembre)
La première mesure que nous
proposons se passe de commentaires elle a sa justification en
elle-même. Nous demandons l'interdiction des coupures pour tout
le monde. Ce n'est pas parce qu'une personne qui a les moyens
n'a pas, par suite de difficultés ou pour d'autres raisons,
pu payer qu'EDF doit être autorisée à la couper : elle peut
mettre cette personne au minimum et recouvrir sa créance par
d'autres moyens (saisies arrêts, huissiers…). Nous condamnons
les coupure d'électricité et d'eau comme des atteintes à la
dignité humaine. Soit dit en passant la loi prévoit qu'il est
interdit de couper l'eau à quelqu'un s'il n'y a pas de fontaine
publique à proximité. Les sociétés gérant la distribution d'eau
s'assoient sur cette loi : il faut que cela cesse.
Pour la seconde mesure que
nous proposons nous préférerions un relèvement important des
minima sociaux et que les personnes concernées aient les moyens
de régler elles-mêmes leurs factures. Il est cependant clair
que :
1) Le gouvernement ne veut
pas augmenter significativement les minima sociaux.
2) Que nous n'avons, nous,
pour l'instant, aucun moyen d'imposer cette augmentation : nous
le vérifions tous les jours depuis quatre ans.
3) Qu'il faut donc une solution
qui tienne compte de ces données : un volet énergie aux minima
sociaux versé aux bénéficiaires de ces minima serait positif
mais ne résoudrait pas le problème. Il y a tellement de gens
dans une telle détresse financière et de gens complètement déstructurés
par des années de chômage qu'il y en aurait encore qui paieraient
leurs factures urgentes et ne paieraient pas leur courant. Il
y aurait donc encore des problèmes. L'allocation versée directement
par l'état à EDF est la seule solution pour mettre définitivement
fin aux coupures.
La quatrième mesure que nous
proposons nous semble une mesure de bon sens et elle n'a que
des avantages. Le Monde a publié récemment une étude sur le
marché lucratif du taudis : les propriétaires n'ont aucun frais
et ils encaissent directement les loyers payés par la CAF. Il
faut casser ce marché. Il faudrait des normes précises, notamment
en matière thermique (mais, aussi, à y être, d'autre nature)
pour qu'un logement puisse bénéficier des diverses allocations
logement. Dans la situation actuelle l'Etat et la CAF se font
gruger, puisqu'ils payent beaucoup trop cher les loyers de ces
taudis, et ils sont complices par la même des logeurs qui imposent
ainsi des conditions de logement indigne. Chauffer à l'électricité
un appartement sans isolation et avec des huisseries qui jointent
mal, non pourvues de double vitrages… est une aberration. Un
ménage ayant des revenus corrects aurait bien du mal à y arriver.
Bien des RMIstes, pourtant logés dans des appartements corrects,
ne se chauffent pas par manque de moyens. Alors, pour ceux qui
sont dans des logements non isolés se chauffer est totalement
impossible. Pourtant certains le tentent, ils ne veulent pas
laisser leurs enfants dans le froid ou ont d'autres raisons…
C'est un véritable gouffre. Comme ils ne peuvent évidemment
pas combler le gouffre eux-mêmes c'est Le département ou les
associations caritatives qui y pourvoient et qui y dépensent
des sommes considérables. C'est une version moderne du tonneau
des Danaïdes. Par quelque bout que l'on prenne la situation
elle est absurde : · Il est absurde de chauffer avec le plus
onéreux des chauffages un appartement non isolé. · Il est absurde
que des agents EDF passent 70 % de leur temps à couper et à
remettre le courant. En plus ils prennent à chaque fois plus
de 200F pour ce faire l'agent qui coupe et qui remet est éminemment
rentable pour EDF : c'est un véritable racket sur le dos des
plus pauvres.
Cette pratique d'EDF est tout
simplement indigne.
Il est absurde que les assistantes
sociales passent le quart de leur temps à instruire des secours
EDF. Surtout que, pendant ce temps, elles négligent souvent
des situations sociales ou familiales dramatiques par manque
de temps (alors que s'en occuper c'est cela leur vrai travail)
Il est absurde de dépenser autant
d'argent public et privé à combler le dit tonneau des Danaïdes.
Le département et les organisations caritatives pourraient employer
leur argent et leur énergie beaucoup plus utilement. Si la loi
que nous proposons était votée cela permettrait aux pauvres
d'avoir des conditions de logement décentes et de faire des
économies. L'Etat qui verse les aides pour le paiement des factures
EDF y gagnerait aussi (puisque ces factures et donc les secours
éventuels, diminueraient). Nous nous plaçons du point de vue
du pauvre qui, donc, est, généralement, locataire. Notre problème
à nous c'est d'exiger pour les locataires un logement décent
et correctement isolé. Le problème d'aider les propriétaires
à faire les travaux nécessaires concerne l'Etat. Nous n'avons
pas d'opinion particulière sur la légitimité de cette aide.
Remarquons seulement que les aides attribuées par l'ANAH ne
le sont que si le propriétaire fait faire les travaux par une
entreprise. Mais faire faire les travaux par une entreprise
double, en gros, les frais par rapport à un propriétaire qui
fait lui-même les travaux. Il s'agit donc surtout d'une aide
aux entreprises du bâtiment. Si le propriétaire faisant lui-même
les travaux était aidé, ne serait-ce que pour les matériaux
il pourrait réparer et donc louer moins cher (ce qui ne veut
pas dire qu'il le ferait toujours !)
La cinquième mesure que nous
proposons vise à résoudre au mieux les problèmes de chauffage
des pauvres. Le système actuel est déresponsabilisant et injuste
: · Plus l'appartement est un taudis, plus il revient cher à
chauffer et plus la collectivité doit aider. · Celui qui ne
se chauffe pas ou qui fait des efforts pour dépenser le moins
possible sera moins aidé que celui qui met son chauffage "plein
pot". · Celui qui pleure le plus sera plus aidé que celui qui,
par dignité par exemple, ne demande jamais rien ou peu souvent.
Le système que nous proposons est juste et il responsabilise
les individus. · le minimum d'énergie que nous demandons c'est
pour tous ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté : il
est donc équitable pour cette catégorie de la population. ·
Les bons d'énergie, que nous proposons sous forme de chèque
énergie analogues aux chèques restaurants ou aux chèques vacances,
sont équitables et responsabilisants. Les chèques versés aux
pauvres du Nord doivent être supérieurs à ceux versés aux pauvres
qui vivent au soleil. Mais pour une région donnée chacun perçoit
la même somme : à lui de la gérer raisonnablement. S'il chauffe
trop en octobre il risque de devoir se geler en mars. · Chacun
se chauffe selon le moyen choisi par son propriétaire ou par
lui-même : les chèques énergie sont utilisables pour payer aussi
bien du fuel, que du gaz du pétrole, du charbon, du bois ou
de l'électricité. Ils ne sont utilisables pour rien d'autre.
Cette formule nous semble supérieure à, par exemple, un volet
énergie attribuée aux minima sociaux en hiver. Il y en aurait
toujours qui utiliseraient cet argent à autre chose que leur
chauffage, à payer leurs dettes urgentes par exemple. Or il
y a ou il peut y avoir des enfants ou des malades qui DOIVENT
être chauffés. Un tarif spécial pour les pauvres se discute
entre l'Etat et EDF. C'est une bonne chose : il y a bien des
tarifs spéciaux pour les entreprises (qui, en plus ne sont jamais
coupées, elles, quand elles ne payent pas) : il serait normal
qu'il y en ait pour les défavorisés.
Mais un tel tarif ne changerait
pas grand chose au fait que certains, trop pauvres ou trop déstructurés,
ne parviendraient toujours pas à payer et, en plus, en matière
de chauffage, elle ne concerne que ceux qui se chauffent à l'électricité
: et les autres ?
NOS MOYENS
D'ACTION
L'opinion publique nous est
favorable : personne ne comprend que l'on coupe en hiver, personne
ne comprend que l'on loue des taudis non isolés chauffé à l'électricité
en bénéficiant, en plus, de l'aide de l'Etat. il faut donc nous
appuyer largement sur l'opinion en l'alertant par tracts, affiches
et grâce à la presse. Il faut constamment la tenir informée
et l'avoir de notre côté.
Les actions spectaculaires,
comme la remise en force du courant à quelques chômeurs coupés
par EDF sont une façon d'alerter l'opinion. Ce ne saurait être,
en aucun cas, une méthode pour lutter contre les coupures.
Il faut mettre les élus, il
faut mettre les responsables EDF devant leurs responsabilités,
leur faire des demandes et exiger des réponses précises, il
ne faut pas accepter les réponses dilatoires, comme les courriers
que l'on envoie aux ministres ou… Chacun doit prendre impérativement
ses responsabilités. Nous ne devons à aucun moment élever le
ton : notre tâche consiste à poser poliment des questions précises
et à demander des réponses tout aussi précises : oui ou non
êtes vous pour l'interdiction des coupures en hiver, oui ou
non allez-vous déposer un projet de loi en ce sens, oui ou non
êtes vous pour le droit pour chacun à un minimum, oui ou non…
Notre arme c'est la clarté,
la légitimité de notre argumentation et c'est de mettre les
élus devant leurs responsabilités et devant les conséquences
d'une attitude dilatoire en publiant toutes leurs réponses.
Nous avons posée telle question à monsieur le député X il nous
a répondu ceci et cela et il s'est engagé à ceci et à cela.
Ils sont vulnérables : il y a les présidentielles et les législatives
l'an prochain : à nous de ne pas leur laisser la possibilité
de manœuvres dilatoires. Il ne s'agit pas de les prendre à la
gorge en exigeant des réponses à tout tout de suite et même
avant, il s'agit d'obtenir des réponses dans des délais raisonnables
et des discussions tout de suite. Notre action vise une loi,
c'est donc une action nationale que d'autres doivent relayer
partout dans le pays. Ceci ne nous empêche pas, en même temps
que nous demandons à d'autres d'agir, de nous mettre en mouvement
nous même localement de donner l'exemple.
Nous pouvons agir sur les députés
et les sénateurs de notre département pour qu'ils fassent des
lois. Nous pouvons, sans attendre que les lois soient devenues
réalités (même en y mettant toutes nos forces, même si d'autres
nous appuient, cela peut demander du temps) agir à tous les
niveaux où cela est possible. Nous pouvons agir au niveau du
département : pourquoi le Gard ne serait-il pas un département
pilote dans ce domaine ? Cela ne pourrait qu'aider à l'obtention
de lois nationales. Pourquoi, sans attendre la loi, ne demanderions
nous pas aux maires de s'opposer aux coupures, de mettre les
appartements dépendant de la municipalité aux normes d'isolation
optimum, de mettre en place dans ces appartements les chauffages
les plus économiques ?
Les associations,
syndicats et partis politiques suivants ont accepté (à
ce jour) cette charte, ainsi que les statuts du
COLLECTIF
POUR LE DROIT A L'ENERGIE GARD/LOZERE
et sont adhérents
à ce dernier.
ATD QUART MONDE
(ALES)--ATTAC GARD--CGT EDF (GARD)--CGT UNION LOCALE ( ALES)--CHOMEURS
ET PRECAIRES CGT (GARD) CIMADE (ALES)--CONFEDERATION NATIONALE
DU LOGEMENT (ALES)--COLLECTIF D'ACTION CONTRE LE CHOMAGE D'ALES
ET DES CEVENNES--ENTRAIDE PROTESTANTE (ALES)--FCPE (GARD)--GAUCHE
SOCIALISTE (ALES)--INCOSA-CGT (GARD)--LES ALTERNATIFS (ALES)--LES
VERTS (ALES)--LUTTE OUVRIERE (ALES)--MEDECINS DU MONDE (GARD)--PARTI
COMMUNISTE FRANÇAIS (ALES)--PARTI SOCIALISTE (Section Louise
Michele (ALES)--SECOURS POPULAIRE (ALES)--SUD PTT (ALES)
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